Problématique des hauts potentiels

Prof. Mme B. Schmitz

Table des matières

Consignes

1 Thèmes choisis

2.Thème : Les Caractéristiques des personnes à haut potentiel

(sources premières sur lesquelles se base ma réflexion : (Siaud-Facchin, 2012, pp. chapitre 4- Vers une pédagogie adaptée; les modalités d’apprentissages p. 123)

2.1 Introduction

2.2. Discussion sur la problématique de la pédagogie adaptée à l’élève à haut potentiel

3. Thèmes : Qu’est-ce que l’intelligence —Le testing

(sources premières sur lesquelles se base ma réflexion : (Siaud-Facchin, 2012, p. chapitre 1) (Clairon, 2020, pp. pp 9 – 33)

3.1 Introduction

3.2. Discussion sur la notion de l’intelligence et sur le testing de l’intelligence

4. Conclusion générale

Bibliographie

Consignes

  • Pour chaque thème du cours, interroger la littérature afin d’en apporter une définition, explication plus complète, évolutions, limites et/ou critiques (lien avec un article scientifique minimum)
  • Recadrer votre thème dans un contexte pédagogique propre à l’enseignement ET expliquer votre choix. Établir des liens entre les savoirs repris dans les contenus du cours et votre futur métier.
  • Analyser votre travail (réflexivité).

 

1. Thèmes choisis

– Les caractéristiques de l’enfant à haut potentiel et l’influence de celles-ci sur la pédagogie scolaire

– Qu’est-ce que l’intelligence

– Le testing de l’intelligence

 

2.Thème : Les caractéristiques des personnes à haut potentiel

(sources premières sur lesquelles se base ma réflexion : (Siaud-Facchin, 2012, pp. chapitre 4- Vers une pédagogie adaptée; les modalités d’apprentissages p. 123)

 

2.1 Introduction

Après avoir lu le livre L’enfant surdoué[1], il m’a semblé fort utile dans le cadre de mon futur métier comme orthopédagogue, d’analyser un chapitre en particulier sur la pédagogie scolaire de l’enfant HP, avec ses caractéristiques bien particulières.

Nous avons pu voir au cours les différentes caractéristiques de l’enfant HP et nous avons survolé les problématiques que ce dernier rencontre lors de sa scolarisation. L’objectif de l’orthopédagogue étant d’accompagner l’enfant et si nécessaire les parents, il est utile que je m’informe sur les leviers possibles au niveau de la scolarité, plus précisément au niveau de la pédagogie adaptée à l’enfant HP et les solutions adaptées à ce dernier.

 

2.2. Discussion sur la problématique de la pédagogie adaptée à l’élève à haut potentiel

Il est intéressant dans le cadre de la scolarité d’un enfant HP, de se demander effectivement quelle est la pédagogie qui serait utile pour diminuer ou même d’effacer les difficultés qu’il rencontre dans une pédagogie actuelle dite conventionnelle.

Avant d’entamer la discussion, il me semble important de préciser un point essentiel pour les individus diagnostiqués HP, et d’ailleurs pour tous les individus atteints d’un trouble d’apprentissage ou porteur d’un handicap. Il existe effectivement des caractéristiques communes pour ces groupes de personnes, mais il faut toujours être conscient que chaque individu à ses propres caractéristiques[2]. Il aura développé plus ou moins une ou des caractéristique(s) spécifique(s) par rapport à un autre individu du même groupe. Tous les HP ne se ressemblent donc pas. Chacun devra à être observé et suivit par l’accompagnateur de manière individuelle, et en fonction de ses difficultés et besoins.

L’enfant HP est curieux, motivé par l’apprentissage, passionné et même parfois impatient d’apprendre. Par contre, la manière dont les écoles traditionnelles proposent l’apprentissage ne lui convient pas, car ces méthodes d’apprentissages sont fortement éloignées de sa façon d’apprendre. Il ne s’investira donc pas et sa motivation en sera fortement impactée.

L’enseignement traditionnel à une approche d’apprentissage qui se construit par étapes. On peut se l’imaginer comme étant un puzzle où chaque pièce est étudiée, une à la suite de l’autre, de manière distincte, vue, revue, répétée à l’infini afin qu’elle soit connue et comprise par les élèves. Seulement lorsque chaque morceau de puzzle est assimilé par les élèves, l’enseignant proposera d’assembler les pièces afin de comprendre l’image du puzzle dans sa globalité. Il en est ainsi pour tous les concepts vu durant le parcours scolaire, que ce soit en mathématique, en histoire ou en français.

L’enfant HP a besoin d’aborder le concept directement dans sa globalité, non pas parce que tel est son souhait, mais parce que son cerveau fonctionne de cette manière. Sans pouvoir appréhender les notions dans leur globalité et de les retravailler par la suite en unités distinctes, l’enfant HP ne pourra appréhender l’apprentissage.

Cette approche me semble fortement intéressante, car elle propose une différenciation dans l’approche des notions, mais sans pour autant rendre le travail de l’enseignant complexe ou doublé en travail. Il devra, oui bien sûr, retravailler ses préparations de cours, mais en changeant simplement l’approche pour, in fine, arriver au même résultat. Cette façon de travailler permet à tous les élèves de comprendre de la même manière, mais rend possible aussi la participation active et la motivation d’apprentissage pour l’enfant HP.

Différentes manières d’enseigner peuvent être utilisées pour cette approche globale, tel la classe inversée[3] ou l’enseignement en classe puzzle[4], où l’enfant HP aurait à travailler la notion dans sa globalité.

Le même problème se pose chez l’enfant HP par rapport à la complexité de l’apprentissage. L’enseignement traditionnel essaye de simplifier la notion en allant du simple vers la complexité afin d’aider les élèves dans la compréhension et pour qu’ils s’approprient, étape par étape, et en augmentant la complexité graduellement.

L’enfant HP ne s’investira probablement pas lors d’un apprentissage qui à la base lui paraît évident et qui n’accroche pas son attention et ne développe pas sa curiosité pour comprendre et pour aller plus loin. Il n’est pas évident que la complexité de la notion soit facilement comprise par l’élève HP, mais elle lui permettra d’utiliser ses ressources et compétences pour essayer de résoudre la tâche.

L’auteur du livre, Jeanne Siaud-Facchin, propose dans le chapitre sur la pédagogie adaptée quelques idées pour les enseignants afin de permettre cette complexité immédiate dans la pédagogie. La technique de l’escalier descendant ou lire à l’envers[5]. Je ne suis pas certaine que pour la majorité des élèves lambda cette pédagogie soit adaptée, car elle nécessite la recherche de compétences non acquises par les élèves. Dans le cas où l’élève travaille en individuel, cette approche a, pour moi, du sens. Car si l’on travaille soit en groupe classe, soit en sous-groupe, l’enfant HP sera excité de travailler dans la complexité et ne laissera que peu ou pas d’espace aux autres élèves qui auront besoin d’une réflexion plus longue. Par contre, si l’on travaille sous forme de classe puzzle, ou l’enfant HP, pourra dans un premier temps travailler seul pour s’approprier la notion, tout comme les autres élèves, en laissant le rythme propre à chaque élève. Ensuite les travail pourra se faire par sous-groupe et par différents supports, documents, approche thématique. De cette manière, l’enfant HP pourra non seulement s’investir par rapport à lui-même dans l’apprentissage, mais également partager ses compétences avec les autres élèves de la classe pour au final rendre et présenter un travail de groupe sur le mur collaboratif où chaque élève aura eu l’occasion de participer et de s’investir avec ses compétences et ressources[6].

Un troisième point qui pourrait être effectivement fortement soutenu dans l’enseignement traditionnel, et qui ne serait que bénéfique, est la contextualisation des notions. Il s’agit de faire le lien entre les différentes matières dans l’apprentissage d’une notion dans une matière spécifique. Placer la notion dans un contexte bien plus global donnera à l’élève une réponse au « pourquoi de l’apprentissage »  par son aspect concret et permettra d’effacer progressivement les murs virtuels que chaque matière scolaire pose dans la pédagogie actuelle. La contextualisation est également bénéfique à l’enfant HP, car la question du « pourquoi j’apprends la notion », « à quoi sert l’apprentissage » et « à quoi va-t-il me servir à moi spécifiquement » est essentielle. Sans réponse à ces questions, l’enfant HP aura là aussi du mal à s’investir dans l’apprentissage et le faire sien.

D’une manière générale, il s’agit de questions pertinentes pour tout élève lambda, qui permettra aussi de concrétiser en image mentale la notion apprise et la replacer dans un contexte réel.

 

3. Thèmes : Qu’est-ce que l’intelligence  – Le testing

(sources premières sur lesquelles se base ma réflexion : (Siaud-Facchin, 2012, p. chapitre 1) (Clairon, 2020, pp. pp 9 – 33)

 

3.1 Introduction

Afin de pouvoir accompagner un enfant HP dans mon futur métier d’orthopédagogue, il me semble nécessaire d’approfondir la notion de l’intelligence vue au cours, propre à l’individu HP. Ce n’est qu’en comprenant quelle est l’intelligence du HP que je pourrai assurer un suivi cohérent et efficace.

La personne HP est souvent dans la littérature populaire définie comme étant différente, un « zèbre », un « surdoué », un « enfant précoce » ou même une personne atypique dans son intelligence ou dans son émotion.

Effectivement, lors du passage de test de QI selon l’échelle de Wechsler, un individu HP aura un résultat de QI supérieur à 130, et ce accompagné par un résultat homogène dans les indices de compréhension verbale, de vitesse de traitement, etc. Est-ce juste cela une personne HP ? Si la personne n’atteint pas le QI de 130, car il a peut-être des troubles associés telle la dyslexie, le trouble de l’attention, etc., n’est-il pour cela pas HP ?

 

3.2. Discussion sur la notion de l’intelligence et sur le testing de l’intelligence

D’après Caroll [1993][7], notre intelligence peut-être subdivisée en 3 strates, l’intelligence générale [G] qui représente la strate III. L’intelligence fluide, cristallisée, la mémoire d’apprentissage, la représentation visuospatiale, etc. étant la strate II, et la strate I reprend les différentes caractéristiques de chaque intelligence de la strate II [par exemple la discrimination auditive, le jugement musical et la mémoire des sons pour la représentation auditive]. Il s’agit donc là d’une multitude d’aspects.

Le test de QI propose l’évaluation dans la capacité de comprendre, de former des concepts, de traiter les informations, d’appliquer la logique et la raison[8].

Mais il existe bien plus de tests d’intelligence que celle du QI. Snow, Kyllonen et Marshalek [1984] et Snow et Lohman [1989] proposent une cartographie des tests d’intelligence élaborée à partir des travaux de Guttman [1957]. Cette cartographie démontre fort bien non seulement le niveau de simplicité et de complexité des tests, mais aussi, et c’est cela qui me semble intéressant à comprendre, la nature de l’intelligence évaluée. Au plus le test se situe au sommet du cône, au plus le test vise à mesurer l’intelligence générale qui reprend toutes les notions de la strate II et I de Caroll[9]. Ces tests proches du sommet du cône requièrent un raisonnement plus accru et sont intellectuellement plus complexes. La base du cône quant à elle teste plutôt des tâches spécifiques qui peuvent s’acquérir par un apprentissage assez rapide. Au plus le test s’éloigne vers la périphérie du cône, au plus l’outil mesurera des aptitudes spécifiques liées à notre intelligence, et ce en s’approchant soit vers l’intelligence numérique, soit vers l’intelligence verbale, soit vers l’intelligence spatiale.

Cette cartographie est intéressante pour l’orthopédagogue, car elle permet non seulement de comprendre que le testing peut être beaucoup plus spécifique que la simple évaluation du QI, mais démontre aussi que le testing peut-être spécifique et donc peut apporter une réponse quant aux différents types de difficultés rencontrées par un bénéficiaire présentant un trouble ou un handicap. Bien entendu, il s’agit ici d’une compréhension générale du testing, mais dans le cas d’une approche spécifique, l’orthopédagogue devra approfondir ses connaissances en se documentant davantage sur les différents outils disponibles pour le testing d’une spécificité.

Le graphique montrant les courbes d’évolution avec l’âge dans les PMA [Performances d’aptitudes mentales] montre aussi que nos différentes aptitudes intellectuelles décroissent, oui, avec l’âge, mais de manière différenciée. La sensibilité au vieillissement des différentes capacités intellectuelles peut être faible, sensible, très sensible ou même insensible [McGhee, 1993, Fontaine, 1999][10]. Il est donc à noter qu’il existe une grande variabilité individuelle dans le vieillissement intellectuel. Ceci est une notion nouvelle pour moi qu’il est intéressant de savoir dans l’idée d’accompagnement de personnes plus âgées et/ou vieillissantes. Il faudra en tenir compte.

Se pose donc la question de savoir si notre intelligence est unique ou pluridimensionnelle.

Nombreux sont les chercheurs qui se sont intéressés à l’aspect pluridimensionnel de l’intelligence. Thorndike [1920] a défini 3 facettes de l’intelligence, l’habilité à comprendre et à gérer, les idées [intelligence abstraite], les objets [intelligence concrète ou mécanique] et les personnes [intelligence sociale]. Dans cette optique les tests de Q.I. de Wechsler ne reprennent qu’une des trois facettes de l’intelligence humaine, l’abstraite. Cette approche voit l’intelligence non pas uniquement sur le plan logico-mathématique, mais rend également compte des activités mentales adaptatives de l’individu en fonction de son environnement et de ses sphères d’activités. Aujourd’hui l’intelligence considérée comme étant une notion bien plus vaste que la définition centrée uniquement autour du Q.I[11].

 

4. Conclusion générale

Pour en revenir à la personne HP, il faudra, oui, considérer son Q.I. pour pouvoir évaluer si il rentre dans une catégorie d’individu que nous avons décidé d’appeler « à haut potentiel », mais il faudra en tant qu’orthopédagogue aussi tenir compte des capacités des autres facettes [concrètes et sociales], ou même se référer à l’intelligence définie par Caroll [1993][12] . Elles nous permettent de mieux comprendre l’individu bénéficiaire et pour ainsi mieux cibler ses difficultés ses forces et ses besoins afin de pouvoir déterminer de façon précise quelle stratégie utiliser pour un accompagnement spécifique à l’individu. Nous l’avons bien vu au cours, tous les HP ne se ressemblent pas.

 

Bibliographie

Chartier, P. L. (2008). Evaluer l’intelligence logique. Malakoff: Dunod.

Clairon, S. H. (2020, septembre 24). La classe inversée, une nouvelle approche pédagogique. (C. Utube, Éditeur) France.

Gerbaud, M. (2018). dumas.ccsd.cnrs.fr. Consulté le décembre 2020, sur La classe puzzle: https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01823073/document

International IQ test. (2018). Test de QI international. Consulté le décembre 2020, sur https://international-iq-test.com/fr?f=gs&zi=test%20qi&gclid=Cj0KCQiAoab_BRCxARIsANMx4S7ddDjuth3LFL73h3cP7tdOBdfp5OyI7kwvyOlKDz_CH2hT6OpXQ7gaAvr9EALw_wcB

Kieboom, T. (2011). Accompagner l’enfant surdoué. Bruxelles: De Boeck Université.

Nono Tchatouo, L. P. (2017, avril). Pédagogie de la classe inversée. Consulté le décembre 2020, sur Innovation pédagogique: https://www.innovation-pedagogique.fr/article1999.html

Persiaux, R. (2007). Intelligence, de quoi parle-t-on? Consulté le décembre 2020, sur scienceshumaines.com: https://www.scienceshumaines.com/intelligence-de-quoi-parle-t-on_fr_21032.html

Sauvage, L. T. (2012). La compétence de contextualisation au coeur de la situation d’enseignement-apprentissage. Phronesis, 1(1), pp. 102-117. Récupéré sur http://id.erudit.org/iderudit/1006488ar

Siaud-Facchin, J. (2012). L’enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à réussir. Paris: Ed Odile Jacob.

Simoes Loureiro I., L. F.-D. (2010). Etude des caractéristiques psychologiques et psychobiologiques des enfants à haut potentiel. Consulté le 01 2021, sur Cairn.info: https://www.cairn.info/revue-enfance-2010-1-page-27.htm

 

 


Notes
[1] (Siaud-Facchin, 2012)

[2] (Simoes Loureiro I., 2010)

[3] (Nono Tchatouo, 2017)

[4] (Gerbaud, 2018)

[5] (Siaud-Facchin, 2012, pp. p. 127, 128)

[6] (Clairon, 2020)

[7] (Chartier, 2008, p. p. 22)

[8] (International IQ test, 2018)

[9] (Chartier, 2008, p. p. 22)

[10] (Chartier, 2008, p. p. 30)

[11] (Persiaux, 2007)

[12] (Chartier, 2008, p. p. 23)